Par Bruno Dervieux
Merci de donner la parole aux citoyens que nous sommes. Il est toutefois dommage que les recommandations de la MRAe (Mission Régionale d’Autorité environnementale) données en juillet 2024 n’aient pas été suivies : l’Autorité environnementale préconisait en effet pour la lisibilité et la compréhension du projet, de scinder les différents documents mis à disposition du public sur la page dédiée à cette PPVe. Ce n’est pas le cas dans les documents proposés cette PPVe. Surtout, le document de 21 pages de la MRAe ne figure pas dans les documents que le Public peut consulter, alors que le Mémoire en réponse du document de la MRAe y figure, que de larges allusions à l’avis de l’Autorité environnementale dans les notes du PPVE, sans que le public n’ait connaissance sur cette page de l’avis de l’Autorité environnementale proprement dit.
1°) Au niveau de la philosophie du projet du Parc d’activités Axe 7, la démarche ERC : Éviter – Réduire – Compenser n’est pas, à mon sens, suivie :
- pour l’évitement, les rédacteurs du projet semble se féliciter que la surface du Parc d’activités est plus réduite que le projet de 2009 : mais il y a tout de même augmentation de la surface du Parc !
- pour la réduction, il est proposé 21 ha d’espace naturel ou agricole – mais c’est bien une perte de surface agricoles au total !
- pour la compensation, le calcul fait est uniquement financier !
On ne comprend pas comment l’objectif de la ZAN (Zéro Artificialisation Nette) va être poursuivi, ZAN traduit pourtant dans la loi de 2023.
Contrairement aux recommandations de la MRAe, l’étude de l’impact conjugué de la zone Inspira de Roussillon et des demi-échangeurs autoroutiers n’a pas été vraiment accomplie.
2°) Pour la biodiversité et les milieux naturels, mon sentiment est qu’on va encore sacrifier la flore et la faune sur l’autel de l’économie. En effet, l’étude d’impact de la réalisation du Parc sur différents animaux et les mesures pour les protéger-semble très optimiste, voire complètement irréaliste. Par exemple, écrire que le Bruant ortolan ne sera pas éliminé de la zone grâce à quelques hectares laissées à l’agriculture (fraises ou plantes aromatiques) frise la mauvaise foi, sinon le mensonge ! De même, le dispositif de nouvelles clôtures (trous ?) semble inadapté – ou en tout cas abscons – pour laisser passer les petites mammifères. Et la pollution lumineuse du Parc va contribuer à coup sûr à la disparition de nombreuses espèces sur la zone…
La lutte contre les espèces invasives (Ambroisie ou moustiques tigres) n’est pas documentée, ou de façon extrêmement floue, alors que c’est une préoccupation énorme pour les habitants (prolifération des moustiques chaque été ; plantes allergènes avec un pollen de plus en plus agressif.
3°) Pour le cadre de vie : malgré les dénégations, le PAC va induire forcément augmentation du trafic routier, donc va entrainer une pollution supplémentaire, et donc une qualité de l’air dégradée qui va être encore plus nocive pour la santé des populations. A cet égard, les documents de l’ORCAE (Observatoire régional Climat air énergie) montre bien que la détérioration de la qualité de l’air concerne non seulement les zones en contact direct avec les activités industrielles et les infrastructures de transport, mais plus largement l’ensemble de la vallée du Rhône, donc forcément l’ensemble des habitants de la Communauté de Communes Porte de Drôme Ardèche.
Les infrastructures pour encourager les « transports doux » sont encore embryonnaires sur notre territoire : la plupart des communes concernées ne possèdent pas de pistes cyclables suffisamment nombreuses et sécurisées, le transport ferroviaire des voyageurs n’est pas encouragé (cf. fermetures des gares pour l’accueil des voyageurs, toujours pas de ligne ferroviaire sur la rive ardéchoise du Rhône, etc.).
Est -ce que la Communauté de Communes ne pourrait avoir une politique plus volontariste, au lieu de reproduire les schémas du Passé ? C’est mon souhait en tout cas.